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À quoi servent les réglages ?

  • Photo du rédacteur: Patrick Laviosa
    Patrick Laviosa
  • 16 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 13 heures

Un accordeur règle la hauteur du clavier d'un piano.
"Le niveau du clavier..."

Un piano, ça se règle aussi.

Quand on pense à l’entretien d’un piano, on pense surtout à l’accord. Mais il existe un autre type d’intervention, tout aussi essentiel : le réglage. Il ne s’agit pas ici de réparer les pannes (celles qui empêchent carrément de jouer), mais d’effectuer des interventions précises qui redonnent à l’instrument toute sa finesse, sa réactivité, et son confort de jeu.

Avec le temps, tous les pianos se dérèglent. Le bois travaille, les feutres s’usent, les ressorts fatiguent, les pièces se décalent légèrement. Et souvent, on s’y habitue sans même s’en rendre compte — jusqu’à ce qu’un simple ajustement transforme le jeu du piano.


Mais qu’est-ce qu’on règle, exactement ?

Un piano est une mécanique complexe, composée de milliers de pièces en mouvement. Les points de réglage sont nombreux.

Parmi les plus courants, il y a :  la position des marteaux, la force des pédales, le jeu latéral des touches, la distance de l’échappement, la position du bâton d’échappement, la tension des différents ressorts, le niveau du clavier, le départ des étouffoirs, et bien d’autres encore.

Je vais ici me concentrer sur les réglages les plus fréquents, ceux qui ont le plus d’impact sur la sensation de jeu. Chaque point vise à restaurer non seulement la précision, l’équilibre et le confort, mais aussi le son que l’instrument peut offrir. Un piano bien entretenu devient plus agréable à jouer. Et, souvent, on redécouvre son propre instrument.


Ces défauts auxquels on finit par s’habituer...

Prenons quelques exemples concrets. Au fil du temps, de petites anomalies apparaissent… et on finit par les trouver normales. Voici quelques exemples que vous avez peut-être déjà rencontrés :


  • Lorsque vous appuyez sur une touche, il y a un petit jeu, un léger "flottement" avant que le marteau ne se mette réellement en mouvement ;

  • La pédale forte devient molle. Elle n’offre plus beaucoup de résistance et semble répondre moins bien ;

  • Certaines notes manquent de précision. La répétition, les trilles, les passages rapides deviennent difficiles, parfois des notes "grelottent" ;

  • Le clavier devient irrégulier, non seulement en surface, mais aussi en profondeur : des touches s’enfoncent plus loin que d’autres, ou bougent latéralement.

  • L’effort à fournir varie d’une touche à l’autre, donnant l’impression que certaines sont plus lourdes ou plus légères.


Autant de petits défauts auxquels on finit par s’habituer, en pensant que c’est l’âge du piano… alors qu’un bon réglage peut tout changer.


Quelques interventions typiques, et leurs effets.

Voici quelques exemples concrets d’interventions courantes, et de ce qu’elles permettent d’améliorer :


  • La chasse (sur piano à queue) : c’est la distance entre les marteaux au repos et les cordes. Les marteaux doivent avoir un bel alignement. Si cette ligne est irrégulière, certains marteaux auront plus d’élan que d’autres, et les notes correspondantes sonneront plus fort.

  • L’échappement : si la distance est trop grande ou trop courte, la précision du jeu diminue. Un bon échappement permet un toucher fluide, rapide, et un contrôle optimal.

  • Le départ des étouffoirs : collectivement (avec la pédale forte), ils doivent se lever tous ensemble ; individuellement (touche par touche), ils doivent tous partir à mi-course. Sinon, on ressent des différences de poids ou de réponse entre les touches.

  • La mise sous le nez (sur piano droit) : elle évite le jeu vertical sous les touches, et cette sorte de flottement typique des pianos d’un certain âge. Lorsqu’elle est bien réglée, le départ du marteau devient immédiat, sans latence ni déperdition.

  • L’enfoncement des touches : trop profond, il fatigue inutilement ; trop court, il limite le contrôle. C’est aussi une cause fréquente de notes instables ou “grelottantes”.

  • La résistance des pédales : un dosage correct permet un meilleur contrôle du son, du phrasé, et de la résonance.


… et bien d’autres ajustements similaires qui contribuent à redonner vie à votre instrument.

Chacun de ces ajustements, même minime, améliore la précision du toucher, le confort du jeu, et même le son.


En résumé :

Un piano bien réglé, c’est un piano plus agréable, plus fidèle aux intentions du pianiste. Souvent, ces ajustements sont simples, rapides, peu coûteux… mais font une vraie différence.

Un bon accordeur repère en général les interventions utiles. Mais n’hésitez pas à lui poser la question, surtout s’il est pianiste lui-même : il comprendra vite ce que vous ressentez, et saura comment y répondre.


Contact

Votre piano semble avoir perdu un peu de son éclat ou de sa réactivité ? Je peux venir l’examiner, vous expliquer ce qui peut être amélioré, et vous conseiller sur les réglages adaptés. Une page de mon site est consacrée aux réglages, n’hésitez pas à la visiter.

À très bientôt !

 
 
 

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