Quel âge a votre piano ?

Savez-vous précisément quel âge a votre piano ?

Si vous l’avez acheté neuf, avec un certificat ou une facture, la réponse est évidente.

Mais si vous avez hérité d’un instrument ancien ou si vous l’avez acquis en seconde main, il n’est pas toujours simple de savoir en quelle année il est sorti de l’usine.

Voici quelques pistes concrètes pour déterminer l’âge de votre piano.

Le numéro de série : l’indice le plus sûr

Le moyen le plus fiable est le numéro de série. Chaque piano qui sort de l’usine reçoit un numéro unique, gravé ou imprimé sur le cadre ou dans le meuble. Ce numéro constitue l’acte de naissance de l’instrument : une fois retrouvé, il ne laisse aucun doute.

Où le chercher ?

· Sur un piano à queue : le numéro se trouve le plus souvent sur le côté droit du cadre, visible en soulevant le couvercle et le pupitre. Mais, sur certains modèles anciens, il peut être ailleurs : à gauche, sur la ceinture intérieure, sur la table d’harmonie, sur l'un des blocs du clavier ou même sous les premières touches, à l’extrême gauche.

· Sur un piano droit : là encore, il est généralement gravé sur le cadre côté droit, mais

on peut aussi le trouver à l’intérieur du meuble, sur le plateau du clavier, ou sur l’un des panneaux.

Une fois le numéro identifié, il suffit de consulter une base de données pour obtenir immédiatement l’année de sortie d’usine.

Les accordeurs possèdent tous ce petit livre qui référence les pianos par marque et par numéro de série : le Pierce Piano Atlas. Il contient des milliers d’entrées : noms de marques, numéros de série, années de fabrication et brèves histoires d’usines

Le meuble : l’esthétique en dit long

Si le piano est ancien et que le numéro de série a disparu ou reste introuvable, l’aspect extérieur peut fournir de précieux indices.

· Présence de chandeliers : un piano muni de chandeliers date probablement d’une époque où l’électricité n’était pas encore répandue, souvent avant la guerre de 1914. C’est un signe de grand âge, surtout si le cadre est encore en bois.

· Style décoratif : les consoles, les pieds, le panneau supérieur ou les moulures reflètent une époque.

• Décorations florales et courbes : typiques de l’Art nouveau, autour des années 1900.

  Il célèbre le mouvement et la fluidité plutôt que la symétrie rigide.

• Lignes géométriques et sobres : caractéristiques de l’Art déco des années 1920-30.

  Il s’inspire des formes cubistes et de la vitesse des Années folles.

Même sans numéro de série, l’œil d’un professionnel repère rapidement ces détails.

Les détails techniques : un œil d’expert

Au-delà du meuble, une foule d’éléments internes trahissent une époque.

· Matériaux : la présence d’ivoire sur les touches garantit une fabrication avant les années 1950 ;

· Feutres et ressorts : leur couleur, leur densité ou leur fixation peuvent révéler une période ;

· Systèmes mécaniques : certains modèles possèdent des particularités propres à une décennie ou à une usine.

Un exemple précis : Dans les années 1980, Yamaha a expérimenté un nouveau matériau pour les ganses (pièces reliant les ressorts de rappel des marteaux). Entre environ 1983 et 1986 – autour des numéros de série 3 à 6 millions –, ces ganses se désagrègent aujourd’hui presque systématiquement.

Quand je rencontre un Yamaha dont toutes les ganses sont détruites, je peux parier qu’il date du milieu des années 1980.

D’autres indices existent :

· Un système de poulie sur certains pianos finlandais des années 1970 ;

· Des marteaux au feutre particulier dans les instruments du bloc de l’Est des années 1960 ;

· Des étouffoirs à baïonnette sur certains pianos français… La liste est longue.

En résumé

Pour dater un piano, le numéro de série reste la clé la plus sûre.

En son absence, le style du meuble et certains détails techniques fournissent des indices précieux, surtout entre les mains d’un accordeur expérimenté.

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