top of page

Température et humidité

  • Photo du rédacteur: Patrick Laviosa
    Patrick Laviosa
  • il y a 4 jours
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 3 jours


Thermomètre-Hygromètre
Thermomètre-Hygromètre

C'est un sujet incontournable : les effets du climat sur le piano. On en parle souvent, mais il reste essentiel de rappeler comment la température et l’humidité influent sur l’instrument. Voici quelques repères simples et de bons réflexes pour préserver votre piano au mieux.


Le chaud et le froid

S’il fallait retenir une seule idée, ce serait celle-ci : le meilleur ami du piano, c’est la stabilité.

Ce qui le fragilise, ce ne sont pas tant le chaud ou le froid en eux-mêmes, mais les changements brusques.

Un piano qui a passé tout l’hiver dans une pièce chauffée régulièrement à 19°C peut rester parfaitement juste… jusqu’à l’arrivée du printemps, lorsque la température grimpe soudainement de plusieurs degrés.

Inversement, un piano qui a tenu bon tout l’été peut se désaccorder au premier coup de froid de l’automne.


Scientifiquement, on sait que la chaleur dilate l’acier des cordes et que le froid le contracte. Logiquement, l’accord devrait donc monter avec le froid et descendre avec la chaleur. Pourtant, l’expérience des accordeurs travaillant en extérieur (lors de festivals d'été, par exemple) montre souvent l’inverse : des pianos accordés le matin à 442 Hz se retrouvent l’après-midi à 445 Hz après une hausse brutale de la température.

De mon expérience, ces variations restent relativement homogènes si l’accord a été bien réalisé. Mais si les chevilles n’ont pas été correctement calées, les unissons se dérèglent très vite et l’instrument peut devenir méconnaissable en quelques heures.

👉 En résumé : mieux vaut éviter les variations brusques de température. Une évolution progressive sera toujours beaucoup mieux tolérée par votre piano.


L’humidité

Les variations d’humidité sont redoutables pour le piano. Le taux idéal se situe entre 40% et 60%. En dehors de cette zone, les dégâts apparaissent rapidement.

Quand l’air devient trop sec, tout se dessèche dans le piano. Le bois et le feutre souffrent énormément, mais le métal aussi. Voyez plutôt :

 

· Le bois 

Lorsqu’il fait trop sec, il devient cassant et se fendille : touches, chevalets, âmes de marteaux, fourches d’étouffoir… la liste est longue. Certaines pièces, comme les touches, sont difficiles à réparer ou à remplacer correctement.

Mais lorsqu’il fait trop humide, ce n’est pas mieux : le bois gonfle. La plupart du temps, il en résulte des touches coincées, des marteaux tordus, et beaucoup d’autres problèmes de même nature.

 

· Le feutre, lui, se contracte et perd de sa matière lorsque l’air est trop sec. Il se tasse et n’enserre plus aussi bien des parties comme les pointes d’enfoncement et les axes. Par ailleurs, il n’étouffe plus aussi bien les bruits de frictions. Résultat : les mortaises ne retiennent plus bien les axes, et les réglages se mettent à flotter. Les bruits parasites se multiplient, le toucher et le son en souffrent énormément.

S’il y a trop d’humidité, il gonfle, et toutes les parties qui doivent normalement coulisser on tendance à coincer, rendant le jeu impossible.

 

· Le métal. Il ne souffre pas trop d’une atmosphère sèche. En revanche, un excès d’humidité provoque l’oxydation et la corrosion. Toutes les parties métalliques en pâtissent, mais principalement les cordes, véritable cœur vivant du piano.

Les cordes oxydées perdent leur pureté, les cordes filées en cuivre se couvrent de vert-de-gris, le filetage se relâche, la corde sonne sourd… et elle finit par casser.

Sous les climats tropicaux, l’air marin chargé de sel aggrave encore ce phénomène, réduisant parfois de beaucoup la durée de vie de l'instrument.


Que faire pour éviter les problèmes ?


  • Surveiller la température : grâce au chauffage, aux volets ou même à la climatisation, il est facile de maintenir une ambiance stable dans la pièce. Attention à ne jamais placer un piano près d’un radiateur ou d’une vitre ensoleillée.

  • Contrôler l’humidité : un petit hygromètre (moins de 5 €) est un bon investissement pour vérifier régulièrement l’ambiance de la maison.

  • Corriger si besoin :

    • Trop sec ? De simples coupelles d’eau placées dans le piano (ou même un peu partout dans la maison) aident déjà beaucoup.

    • Trop humide ? Du sel dans de petites coupelles absorbera l’excès d’humidité. (Changez-le lorsqu'il commence à fondre).

    • Pour un système plus fiable, il existe aussi des solutions spécialisées comme le Dampp Chaser (comptez autour de 1 000 €) ou des dispositifs d'humidification passive comme Hydroceel (beaucoup moins coûteux, mais aussi moins performants).


      ree

Conclusion

Le piano est un instrument vivant, sensible aux variations de son environnement. Préserver une certaine stabilité de température et d’humidité, c’est lui assurer une meilleure longévité et un accord plus durable.

👉 Pour toute question ou pour bénéficier de conseils personnalisés, n’hésitez pas à me contacter via ma page contact.

 
 
 

Commentaires


bottom of page